L'Italie c'est fini! (et c'est peut-être mieux comme ça...)
- Artyfrench
- 14 juil. 2017
- 6 min de lecture
Ca y est ! Je suis arrivé à Bordeaux hier après-midi, de très bonne humeur car j’ai appris le jour même que j’étais admis en licence 3 info-com parcours Médias, journalisme et numérique à l’Institut de la Communication de l’université Lyon 2 pour l’année prochaine (hip hip hip !.......). Enfin sous réserve de « production du diplôme requis si ce n’est pas déjà fait » (je cite), diplôme ou attestation de réussite de deuxième année qui fait référence à mon année passée en Angleterre et que j’attends toujours avec impatience ! Mais bon, chaque chose en son temps, je savoure déjà la nouvelle (honnêtement je ne m’y attendais pas étant donné que je venais juste d’essuyer un refus de la part de l’université de Lyon 3, sans rancune), et puis j’ai toujours du mal à me projeter directement et de me voir CONCRETEMENT vivre à Lyon l’année prochaine. C’est pourtant réel et je sais que cela va arriver mais je n’y crois pas ou plutôt je ne le réalise pas (encore). Il y a plein de choses dont je vais devoir m’occuper (trouver un appart étant la priorité « number one », trouver des bons colocs, et des amis aussi, mais enfin ça on verra plus tard à la rentrée !). Mais pour l’instant, l’heure est au bilan. Je suis rentré, je suis en France pour quelques jours (jusqu’au 26 pour être exact), et l’expérience en Italie s’est achevée dans une ambiance assez « électrique » avec ma famille d’accueil (je n’entrerai pas dans plus de détails mais les derniers jours ont été quelque peu « éprouvants » avec les parents !).
L’Italie, c’est fini. Et honnêtement, ce n’est pas plus mal. Je ne sais pas comment définir de façon précise ce que je peux tirer (de positif ou de négatif) de mon expérience en tant que garçon au-pair. Ce que je sais c’est qu’il y a eu du bon (je ne referai pas le même article sur les avantages et inconvénients d’être un au-pair mais il y a toujours des bons moments et du positif). Pour être tout à fait franc avec vous je ne côtoie pas vraiment d’enfants dans ma vie de tous les jours et j’ai appris à vivre avec eux, à « penser » un peu comme eux afin d’éviter de ressentir un trop grand décalage (je ne voulais pas jouer au « papa », ce n’était pas mon rôle, ce que je voulais c’était partager avec eux, vivre chaque moment du quotidien, les jeux, les sorties, les repas, etc…). Ce que je peux vous dire c’est que les enfants sont réellement imaginatifs et il est parfois un peu difficile de suivre tout le fil de leur pensée (surtout en italien !), et de trouver chaque jour de nouvelles idées pour les occuper sans télévision (hashtag #be creative/#be original/#débrouille-toi !), mais il y a eu de vrais moments forts où je me suis senti « connecté » à eux, ou plutôt connecté à leur monde, et il n’y a rien de plus agréable que cette sensation-là. Sentir qu’ils vous acceptent, qu’ils vous apprécient, vous respectent, et j’ai vu à quel point les enfants ont cette innocence qui les rend si « vrais » et si spontanés que tout de suite chaque chose que l’on fait avec eux devient plus concrète, comme remplie de sens, si vous arrivez à me suivre (si ce n’est pas le cas ce n’est grave je divague un peu parfois en écrivant). C’est le point le plus important de mon expérience avec eux et de mon expérience en Italie de façon générale. Etre avec des enfants, c’est un peu comme si soi-même on retombait dans l’enfance. On laisse tous ces hobbies/passions/problèmes/soucis/préoccupations de côté et pour un temps on se plonge dans leur monde, et je pense que ce n’est qu’en renonçant un peu à soi-même (à nos habitudes et au regard d’adulte que l’on porte sur le monde), que l’on peut établir un vrai contact avec eux. Une fois que ce contact est créé j’ai l’impression que les enfants (j’emploie « les enfants » de manière répétée et assez simpliste mais je parle de manière très générale et je n’ai rien d’autre à l’esprit pour les qualifier), les enfants donc vous font confiance et vous acceptent sans rien remettre en question (à l’inverse des adultes qui le font en permanence dans le cadre de leurs relations au travail, en amitié… ou même en famille !). Non, les enfants eux ne vous trahiront jamais et vous aimeront toujours sans condition. En un mois je me suis attaché à mes deux petits italiens et je pense que ce sont eux qui vont me manquer le plus de retour en France (je pense à vrai dire que ce sont les seuls qui vont me manquer !).

Je vais vous étonner mais l’Italie ne m’a tellement plu pour être tout à fait franc. C’est un pays objectivement grandiose et magnifique bien sûr mais dans lequel j’ai eu beaucoup de mal à m’intégrer (je ne dis pas que les italiens ne sont pas ouverts loin de là, le fait que je ne maîtrise pas du tout leur langue maternelle n’a pas tellement du m’aider non plus). Au bout d’un mois passé en Italie je parle un « petit » italien de base et j’en suis déjà satisfait. Mais ce fameux « échange culturel » dont on m’avait tant parlé et que j’ai ressenti en Angleterre n’est jamais vraiment arrivé pour moi ici, ou alors je ne l’ai peut-être pas vécu de la même façon avec les personnes que j’ai rencontrées (je parle cette fois de personnes adultes, il y a eu plein de moments forts avec les enfants mais ce n’est pas la même chose). Mais voilà au bout d’un mois en Italie le résultat est un peu mitigé si je repense à mon enthousiasme et à ce que j’attendais de cette expérience avant de partir. J’aurais eu l’occasion de voir trois villes magnifiques (la bellissima Roma, la sublime Florence et la très jolie, et curieusement celle que j’ai préférée, Pérouse). Et tous les autres petits coins d’Ombrie loin d’être dénués d’intérêt, la campagne est juste ravissante en Italie, des « petites villes » ou villages me reviennent à l’esprit comme Castiglione del Lago, Villastrada, Solomeo… Des moments inoubliables aussi, comme cette soirée d’anniversaire qui ressemblait fort à un mariage et où j’ai fait des rencontres inoubliables ou les week-ends chez les grands-parents en plein milieu de la cambrousse, mais une cambrousse juste grandiose. Ah, et la mozzarella ! Le plus doux et bon de tous les fromages (certains vont grimacer j’imagine). Malgré cela il en reste un arrière-goût un peu amer (pas celui de la mozzarella !). Non, un arrière-goût de déception (inexplicable certes mais de déception). Evidemment je ne vous dis pas de ne pas tenter l’expérience « au-pair » ou que je n’aime pas l’Italie, qui est un pays ravissant, mais j’aurais aimé que les choses se passent différemment.
Peu importe, une expérience est toujours enrichissante, même si l’on n’en voit pas toujours les bénéfices au premier abord. Je vais devoir me trouver un truc d’échanges linguistiques ou de lecture étrangère si je ne veux pas complètement oublier ce que j’ai appris en italien (je vous mets au défi mais je peux tenir une petite conversation !). C’était aussi l’occasion de voir comment je me débrouillais en solitaire, c’est la première fois que je me suis senti réellement « seul » dans un pays étranger (encore une fois ce n’est pas le bout du monde mais c’est la même sensation au final ou du moins je pense). Et puis ce fut aussi l’occasion de découvrir et de tester mon futur potentiel « paternel » en quelque sorte. Et là, grande question existentielle. Pensez-vous que l’on est réellement « faits » pour avoir/faire/adopter des enfants ? Ou plutôt que cela part d’un « désir » (motivé par diverses motivations et raisons personnelles), désir de donner du sens à sa vie, de construire quelque chose, de donner et de partager, et qu’une fois ce désir, ou plutôt ce souhait exaucé/réalisé (et qui par ailleurs arrive toujours à un moment différent dans la vie de chaque personne), on apprend et l’on devient « maman », et l’on devient « papa », et que tous les jours on s’adapte un peu plus ? Evidemment je ne saurais répondre sur le moment à mes propres questions (même si j’aurais tendance à penser que personne n’est « prédestiné » à quelque chose en soi, c’est comme la musique ou une langue étrangère on apprend par la motivation et l’envie), mais j’espère que cela vous donnera l’envie d’y réfléchir (et peut-être même de me répondre).
En attendant je vous laisse, je vais profiter de mes premiers jours et du beau temps sur Bordeaux. Demain est un grand jour pour ma famille (et moi) car c’est le mariage de ma cousine, et l’on attend tous cette journée avec beaucoup d’impatience. Je vais en profiter pour retrouver un peu ma famille (après avoir vécu pendant un mois dans ma famille d’adoption). Et ensuite juste me relaxer et retrouver mes esprits, je me pose beaucoup trop de questions en ce moment et ce n’est jamais très bon signe !
J’embrasse tous mes lecteurs et toutes mes lectrices (même ceux et celles que je ne connais pas !).
Bien à vous, Artyfrench.
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