Ombria Jazz Festival et concert de Jamie Cullum
- Artyfrench
- 10 juil. 2017
- 9 min de lecture
Salut à tous ! Aujourd’hui les deux petits italiens dont je m’occupe habituellement sont restés chez leurs grand-parents (qui ont la piscine) et chez qui nous étions hier, donc j’en profite pour vous écrire depuis San Mariano près de Curciano (elle-même située tout près de Perugia) en Italie. Le temps est sec et chaud (comme d’habitude il a fait plus de 40 degrés ces trois derniers jours), et l’ambiance est calme et tranquille (je suis actuellement installé sur la terrasse, posé tranquille avec mon ordinateur, mon envie de vous écrire et une magnifique vue face à moi qui ne pourra je pense que me donner plus d’inspiration !

Aujourd’hui je suis de bonne humeur, tranquille et serein (je rentre en France dans trois jours et je vous avoue que l’Italie était une très bonne expérience (Parlo italiano adesso !!!!), mais que ça ne va pas particulièrement me manquer (en grande partie à cause du climat et pour d’autres raisons que je vous exposerai peut-être par la suite mais qui pour l’instant n’ont rien à voir avec le sujet de mon article).
Non, ce dont je voulais vous parler aujourd’hui, c’est de la magnifique soirée que j’ai passé samedi soir (nous sommes actuellement lundi matin), et du souvenir impérissable que j’en garderai. J’étais en effet au ‘Ombria Jazz Festival’ qui se tient chaque année à Pérouse début Juillet (cette année du 7 au 16). Pérouse étant la plus grande ville d’Ombrie (ça me fait bizarre de vous traduire les noms en français mais bon), il était normal que la manifestation se déroule en son sein. J’avais consulté le programme une semaine ou deux auparavant, et (surprise !!!!!), j’avais vu que l’un de mes artistes/musiciens/talents/chanteurs/pianistes/personnalités préféré(e)s donnaient un concert le 8 Juillet à 21h (qui correspond à samedi dernier donc). J’avais immédiatement réservé ma place bien évidemment, que j’avais trouvée pour 24euros tout rond (pas cher pour un concert), d’autant plus que j’étais en zone C (la plus pourrie des trois!), mais que j’ai fini en zone A (je vous en donnerai la raison par la suite).
Perugia, samedi dernier, donc. La température grimpe à 40 degrés dans l’après-midi et il est quasiment impossible de respirer (je ne sais pas comment font les italiens chaque année mais bon ils sont habitués apparemment). Il est 15h de l’après-midi, les ‘bambini’ braillent dans le salon et je sens que l’après-midi va être longue, très longue, en attendant le concert !!!! Je retourne et retourne dans la salle de bain, vérifie ma tenue deux ou trois fois (je change tout le temps d’avis car croyez-moi il est difficile de trouver quelque chose d’adapté à de telles températures, à part vous balader quasiment dénudé évidemment !), et je prends finalement le large aux alentours de 17h. Etant donné qu’il me faut environ une heure pour atteindre Perugia en bus (et non hélas je ne conduis toujours pas, un jour peut-être !), j’y arrive vers 18h, à l’heure où les températures se calment un peu et deviennent un peu plus supportables (enfin presque).
Je cours m’acheter un ‘diet coke’ (j’ai commencé à boire ça cette année en Angleterre lors de mon Erasmus et je suis devenu complètement addict !), et commence à déambuler dans les rues déjà très animées. Je suis accueilli au bout de cinq minutes par deux italiens adorables qui me demandent d’où je viens et qui me parlent d’une histoire de ballons qu’ils s’apprêtent à lâcher dans le ciel (rappelez-vous que toute la conversation était en italien c’est pour cette raison que je ne vais pas m’aventurer à vous expliquer tout ce que nous nous sommes dit dans les détails !). Ce que j’ai compris cependant était que chaque personne devait écrire une pensée ou un désir ‘secret(e)’ sur le ballon et que celui-ci ou celle-ci se réaliserait une fois le ballon lâché dans les airs. J’ai trouvé l’idée vraiment jolie et (bien évidemment je ne vous dirai pas ce que j’ai écrit c’est un secret), j’ai donc écrit ma pensée "secrète" sur un ballon rouge que m’a donné la jolie italienne. A peine je les quitte que le coup d’envoi est lancé et que tous les ballons sont déjà loin dans le ciel (j’ai une photo à vous montrer je ne sais pas ce que ça va donner car la qualité de mon téléphone n’est pas spectaculaire mais bon en vrai c’est vraiment un très joli spectacle à observer que de voir toutes ces couleurs dans le ciel). Ce lâcher de ballons marquait le coup d’envoi de la deuxième soirée du festival qui avait commencé la veille (le 7). Partout dans les rues de petits groupes se formaient et écoutaient les différents musiciens (un peu comme la fête de la musique mais en beaucoup mieux je vous rassure). J’ai passé une bonne heure à écouter une formation qui sonnait super pro venue des Etats-Unis, spectacle en grande pompe avec musiciens chanteuses et même danseurs, dont je ne peux pas vous communiquer le nom hélas (j’ai une mémoire de poisson rouge), mais ne vous inquiétez ma mission sera de vous retrouver le nom sur le site internet du festival !!!


Mais revenons à ma petite histoire. Il est maintenant 20h, le concert est supposé commencer à 21h, avec une première partie avant Jamie Cullum, une formation du nom de "Lettuce" et qui ne me dit absolument rien sur le moment. Le billet précise qu’il est conseillé d’arriver à 19h car les places sont non numérotées pour ceux qui comme moi assistent au concert depuis les gradins. J’ai oublié de vous préciser que le concert a lieu à l’extérieur, dans une arène magnifique qu’ils appellent la "arena Santa Giulana", où je suis arrivé vers 20h30 (et comme je me l’étais imaginé qui était encore complètement vide). Cependant en un petit quart d’heure vers 20h45 déjà l’arène s’était rapidement peuplée et au bout de vingt minutes je suis bien content d’avoir pu choisir ma petite place confortable juste en face de la scène (bien qu’extrêmement éloignée vu que les gradins sont situés tout au bout de l’arène). Un couple d’anglais s’assoient juste devant moi, un autre d’italiens à ma droite (je vous parle de ces deux couples en particulier car j’ai eu l’occasion de parler avec eux pendant le concert, en british english avec les anglais et en "franco-italien" avec les italiens qui venaient de Gènes, Genova en italien), et j’éprouve un bref moment de solitude car c’est la première fois que j’assiste à un concert en solo (mais bon vaut mieux tard que jamais), et je n’aurais loupé pour rien au monde la présence ici en Italie de ce cher Jamie Cullum !

Le concert commence à l’heure, à 21h donc, avec les membres du fameux "Lettuce". J’ai fait mes petites recherches évidemment (j’avais du temps devant moi en attendant le début du concert !), Lettuce est un groupe de funk qui vient de Boston (USA) et qui date de 1992 (mon année de naissance !). Je n’ai pas été particulièrement fan pour être honnête. C’est ce que j’appelle le "boring jazz", le jazz où l’on peut papoter et faire la conversation à-côté tout en écoutant, mais où l’on n’est pas particulièrement "connecté"ni "plongé" dans la musique, enfin ce n’est bien sûr que mon opinion. C’est le moment d’ailleurs où j’en ai profité pour parler aux deux anglais, qui visiblement comme moi avaient l’air d’un peu s’ennuyer, et de reparler aux italiens que j’avais abordé bien avant le début du concert (je suis comme ça mais je ne peux pas m’empêcher de parler à tout le monde !!!). La première partie a duré jusqu’à 22h, avec, je le reconnais, de forts moments musicaux, et des solos parfois super intenses. Comme je vous l’ai dit je n’ai pas été fan dans l’ensemble mais j’ai quand même apprécié la musicalité du groupe (je ne mets pas de lien sur mon blog mais vraiment n’hésitez pas à aller les écouter surtout si vous êtes fan de funk ou de jazz). Pour moi c’était une musique un peu trop "complexe", bien qu’il soit toujours difficile de correctement définir ce que l’on peut ressentir sur le moment.

22h, donc. Fin de la première partie, avec mes deux petits anglais en attendant la venue de Jamie Cullum (et une certaine impatience). Il faudra attendre une bonne demi-heure de conversation (et une bière fraîche bien agréable) pour qu’enfin apparaisse mister Cullum en personne, fidèle à lui-même et au souvenir que j’en avais gardé (je l’avais vu en concert au Marciac Jazz festival en ….. 2007 !!!!!, soit dix ans auparavant). Je suis un fan de longue date, donc. Bien que son univers musical ait partiellement évolué (et donc changé) depuis ses débuts années 2000 (passant d’un style très "jazz", période à laquelle il reprenait beaucoup de standards, à un univers beaucoup plus "pop" à partir de l’album "The Pursuit" qui sort en 2009), je suis toujours un grand amateur de sa voix (l'une des plus belles voix masculines actuelles selon moi), et surtout à ses prouesses et performances scéniques (Jamie Cullum est à la fois pianiste et chanteur et nous livre de véritables "live" car c’est un vrai musicien). Je ne sais pas si vous connaissez le coup du piano (c’est sa "marque de fabrique", il monte sur le piano et s’élance alors sur la scène en sautant dans les airs), mais il nous l’a refait ce soir, pour mon plus grand plaisir. Avant de continuer à vous raconter la suite, pour ceux qui n’ont pas encore eu la chance de le connaître, Jamie Cullum est anglais (of course), vit à Londres, compte sept albums à son actif (dont le dernier album sorti en 2014 que je n’ai jamais vraiment pris le temps d’écouter). Il y a eu des surprises donc, surtout en début de concert avec des morceaux que je ne connaissais carrément pas et que je me suis fait un plaisir de découvrir. Mais le concert a vite évolué en une succession de souvenirs tous aussi plus impérissables les uns que les autres (de la génialissime, au sens "génial" et "génie" reprise de "Please don’t stop the music" de la chanteuse Rihanna à celle de "Shape of you" d’un autre anglais actually, Ed Sheeran). Jamie reprend le potentiel tubesque de ces morceaux mais en y ajoutant ce qu’on appelle du TALENT et qui devient juste une bombe musicale une fois chantée par lui et jouée par ses musiciens (toujours plus musicale, plus "jazz", avec un fort potentiel d’improvisation). Et puis enfin les morceaux du début, ceux qui ont fait son heure de gloire, de l’album "Twentysomething" à "Catching Tales", ou encore "Pointless Nostalgic" (2002). Jamie Cullum est une star maintenant et il le sait, il en joue pour notre plus grand plaisir, il fait littéralement ce qu’on appelle le "show". Le concert commence avec un très anglais "Ciao Perugia !" (qui ressemble étrangement au "Bonjour Marciac !" qu’il avait lancé en 2007). Le temps est plus frais, plus doux. La nuit tombe et je ne me suis jamais senti aussi bien, dans le moment présent.


Ce que j’ai également beaucoup apprécié et que je voulais vous raconter est qu’au bout de vingt minutes de concert l’enfant terrible nous sort un : "Come on break the walls, I want everyone to have fun and make party together now, I want everyone at the back to leave where you are and to join us" (Jamie Cullum s’adressait en fait à nous au fond de l’arène sur les gradins en zone C. Il voulait dire que peut-importe il souhaitait qu’on le rejoigne en zone A pour être tous ensemble peut-importe le prix de la place). Avec les anglais on n’a pas hésité une seconde (enfin si peut-être un peu quand on a dû passer la barrière sous le nez du vigile qui n’a rien moufté), et on est allés faire la fête au son de Jamie Cullum, que j’ai eu l’occasion de voir de tout près sauter dans les airs (et ouais quand même 😉)
Le concert a duré jusqu’à plus de minuit, minuit et demi et encore je suis parti comme Cendrillon à cause de ma famille italienne qui stressait de devoir venir me chercher aussi tard (et oui il n’y a plus de bus après 22h attention ambiance !). Mais quand je suis parti j’étais sûr que Jamie en avait fait de même pour de bon (bien qu’il soit revenu sur scène deux ou trois fois successives pour différents rappels). Le concert se termine par une impro très surprenante, très drôle aussi, et touchante "at the same time" sur la région "Ombria". "Ombria, Ombria, I ve got you in my heart", ou quelque chose comme ça. Ce qui est sûr c’est que ça a plu aux italiens et que ça m’a beaucoup plus aussi, j’ai vraiment vécu une soirée plus que magique et dont j’avais cruellement besoin. Et enfin, le plus beau pour la fin, la chanson "Gran Torino" tirée du film qui porte le même nom (Clint Eastwood). Je ne sais comment vous décrire mais c’était très surprenant, on n’entendait plus un son en-dehors de sa voix dans toute l’arène, un peu comme une minute de silence pour l’amour de la musique au son de sa voix feutrée et rassurante. En quittant Perugia pour pendre le "mini-metro" (et rejoindre ma famille d’accueil qui m’attendait au-bout de la station), je suis baigné dans un sentiment de plénitude totale, je ne suis même pas "drunk" ou "tipsy" je suis juste bien. Les rues de Perugia sont encore pleines de monde et résonnent encore les voix des musiciens, chanteurs et saxophones (l’instrument emblématique du jazz selon moi). Je sais que je vais bientôt partir et je n’en ai pas envie. L’avantage d’un temps comme ça, c’est que tu peux traîner toute la nuit tu n’auras jamais l’occasion de sortir ton chèche ou ton étoffe. Ici il ne fait jamais froid. Alors merci Jamie pour ce moment unique. Merci à la ville de Perugia et à la région de l’Ombrie pour ce festival et sa merveilleuse organisation. Vous ne lirez probablement jamais cet article car ce n’est pas en italien mais qu’importe je tenais à l’écrire. Et merci à mes deux petits anglais d’avoir réussi à me faire sentir moins seul en Italie ! A bientôt pour des news toutes fraîches (de France cette fois je pense). Votre dévoué, Artyfrench.
par : Artyfrench
PS : Il s'agissait du groupe "Caleb Chapman's Crescent Super Band", une formation de 25 musiciens âgés de 15 à 18 ans et dirigée par l'artiste américain Caleb Chapman dans l'Utah aux Etats-Unis. Je fais une petite exception et vous mets le lien du site du festival sur lequel vous aurez le plaisir de pouvoir les écouter.
http://www.umbriajazz.com/artisti/crescent-super-band-000
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